La chanson originale s’intitule 《苏幕遮》 (Sū Mù Zhē), qui est le nom d’une forme de poésie chinoise classique, très utilisée dans la littérature ancienne. Ce titre n’a pas de traduction directe, car il n’indique pas le contenu de la chanson : il s’agit d’un titre poétique traditionnel, comme un cadre musical ancien.
Pourquoi “Vent de jeunesse” ?
Comme notre chorégraphie raconte une histoire douce, légère et pleine d’innocence, celle de deux jeunes princesses qui partagent leur complicité, nous avons choisi de lui donner un titre symbolique et poétique : “Vent de jeunesse”.
Ce titre reflète mieux l’esprit de notre interprétation, tout en respectant l’élégance et la poésie de la culture chinoise.
《苏幕遮》
薄汗轻衣点缀这泼墨画山水 (báo hàn qīng yī diǎn zhuì zhè pō mò huà shān shuǐ)
慵整纤纤手叫洛阳纸贵 (yōng zhěng xiān xiān shǒu jiào luò yáng zhǐ guì
可怜落花叩玉枕 拂袖人还昏睡 (kě lián luò huā kòu yù zhěn ; fú xiù rén hái hūn shuì)
清风微寒惹一厢粉黛又愁眉 (qīng fēng wēi hán rě yī xiāng fěn dài yòu chóu méi)
对镜梳妆探听人声鼎沸 (duì jìng shū zhuāng tàn tīng rén shēng dǐng fèi)
多情自是多沾惹 (duō qíng zì shì duō zhān rě)
梦断不成归 几分憔悴 (mèng duàn bù chéng guī ; jǐ fēn qiáo cuì)
锦瑟无端声悔 赢得满行泪 (jǐn sè wú duān shēng huǐ yíng dé mǎn háng lèi)
直道君心不美 日夜东流水 (zhí dào jūn xīn bù měi ; rì yè dōng liú shuǐ)
(思悠悠 恨悠悠 何时方始休)
(sī yōu yōu hèn yōu yōu hé shí fāng shǐ xiū)
半江信半江愁 (bàn jiāng xìn bàn jiāng chóu)
觥筹恍惚交杯 劝留几小辈 (gōng chóu huǎng hū jiāo bēi ; quàn liú jǐ xiǎo bèi)
棋逢红颜一醉 千军万马退 (qí féng hóng yán yí zuì qiān jūn wàn mǎ tuì)
(剪不断 理还乱 哽咽锁清喉)
(jiǎn bù duàn lǐ hái luàn gěng yè suǒ qīng hóu)
饮曲肝肠碎 (yǐn qǔ gān cháng suì)
清风微寒惹一厢粉黛又愁眉 (qīng fēng wēi hán rě yī xiāng fěn dài yòu chóu méi)
对镜梳妆探听人声鼎沸 (duì jìng shū zhuāng tàn tīng rén shēng dǐng fèi)
多情自是多沾惹 (duō qíng zì shì duō zhān rě)
梦断不成归 几分憔悴 (mèng duàn bù chéng guī jǐ fēn qiáo cu)
秋色连波波上寒烟翠 (qiū sè lián bō bō shàng hán yān cuì)
山映斜阳天水傍 (shān yìng xié yáng tiān shuǐ bàng)
芳草无情 更在斜阳外 (fāng cǎo wú qíng gèng zài xié yáng wài)
夜夜好梦留人睡 (yè yè hǎo mèng liú rén shuì)
楼高休独倚 (lóu gāo xiū dú yǐ)
酒入谁人愁肠 (jiǔ rù shuí rén chóu cháng)
化作相思泪 (huà zuò xiāng sī lèi)
锦瑟无端声悔 赢得满行泪
jǐn sè wú duān shēng huǐ ; yíng dé mǎn háng lèi
直道君心不美 日夜东流水
zhí dào jūn xīn bù měi ; rì yè dōng liú shuǐ
(思悠悠 恨悠悠 何时方始休)
(sī yōu yōu hèn yōu yōu hé shí fāng shǐ xiū)
半江信半江愁 (bàn jiāng xìn bàn jiāng chóu)
觥筹恍惚交杯 (gōng chóu huǎng hū jiāo bēi)
劝留几小辈 (quàn liú jǐ xiǎo bèi)
棋逢红颜一醉 (qí féng hóng yán yí zuì)
千军万马退 (qiān jūn wàn mǎ tuì)
(剪不断 理还乱 哽咽锁清喉)
(jiǎn bù duàn lǐ hái luàn gěng yè suǒ qīng hóu)
饮曲肝肠碎 (yǐn qǔ gān cháng suì)
« Sous le voile de soie »
Une fine sueur perle sur mes vêtements légers, comme un paysage peint à l’encre qui prend vie
Quand mes mains délicates se lèvent avec lenteur, même le papier de Luoyang en devient précieux (expression : beauté exceptionnelle)
Les fleurs tombées frappent doucement l’oreiller de jade… mais celui que j’attends dort encore
Une brise fraîche entre, et toutes les jeunes filles maquillées froncent les sourcils de tristesse
Devant le miroir je me coiffe, tout en écoutant de loin l’agitation du monde
Quand on a le cœur trop tendre, on attire forcément les tourments
Les rêves brisés ne ramènent personne… je me fane un peu chaque jour
Sans raison, mon cœur joue une mélodie de regret… et mes larmes coulent en silence
Était-ce ton cœur qui a changé ? Les jours passent et s’écoulent comme un fleuve sans retour
(Pensée infinie… peine infinie… quand cela prendra-t-il fin ?)
La moitié est espoir… l’autre moitié chagrin
Dans l’ivresse des coupes qui s’entrechoquent, on retient encore quelques jeunes invités
Face à une beauté, un seul sourire enivre et même dix mille armées reculent
(Impossible de couper ces liens du cœur… la raison est impuissante… la gorge serrée par les sanglots)
Une chanson triste accompagnée de vin… et le cœur en mille morceaux
Une brise légère traverse la chambre et les jeunes filles se couvrent de mélancolie
Devant le miroir, je me coiffe encore, tout en écoutant la rumeur du monde
Les rêves brisés laissent des traces de fatigue et de tristesse
Les reflets de l’automne ondulent sur l’eau, enveloppés d’une brume froide et verte
La montagne reflète la lumière du soleil couchant, au bord du ciel et de l’eau
Les herbes parfumées restent indifférentes, même au-delà du soleil couchant
Chaque nuit, seuls les beaux rêves retiennent encore le sommeil
Ne reste pas seul appuyé au balcon, si haut et si mélancolique
Quand le vin touche un cœur triste,
Il se transforme en larmes de nostalgie
Sans raison, mon cœur rejoue encore une mélodie de regret
Et mes larmes coulent sans fin
Était-ce ton cœur qui a changé ? Était-ce moi qui ai trop aimé ?
Les jours et les nuits s’écoulent comme un fleuve qui ne revient pas
(Pensée infinie… chagrin sans fin… quand s’arrêtera cette douleur ?)
La moitié est espoir… l’autre moitié chagrin
Dans l’ivresse des coupes qui s’entrechoquent, on retient encore quelques jeunes invités
Face à une beauté, un seul sourire enivre et même dix mille armées reculent
(Impossible de couper ces liens du cœur… même la raison n’y voit plus clair… la gorge nouée, les mots restent enfermés)
Une chanson triste mêlée au vin… et le cœur se brise
Sens de la chanson
La chanson 《苏幕遮》 est un poème chanté au ton romantique et mélancolique. Elle exprime la douleur douce et silencieuse d’un amour perdu ou impossible. À travers des images poétiques de la nature (montagnes, brume, herbes, soleil couchant), l’auteur décrit la nostalgie, la solitude et un cœur qui n’arrive pas à oublier.
C’est une chanson pleine d’émotions intérieures, où l’on ressent :
- le souvenir de quelqu’un qu’on aime encore
- la tristesse du temps qui passe
- un cœur plein de douceur et de délicatesse
- la poésie subtile des sentiments retenus
Mais ce n’est pas une chanson sombre : c’est une chanson sensible et élégante. Elle exprime une émotion raffinée, comme dans les anciens poèmes chinois.
Pourquoi nous dansons sur cette chanson ?
Nous avons choisi de danser sur la chanson 《苏幕遮》 parce qu’elle porte en elle une émotion profonde et poétique. Dans sa version originale, cette chanson évoque la nostalgie, la douceur du souvenir et la sensibilité du cœur humain. Elle parle de ce que l’on garde précieusement en soi : un attachement sincère, délicat et éternel, que le temps ne peut effacer.
Même si les paroles semblent mélancoliques, elles ne sont pas sombres. Elles témoignent au contraire d’une beauté intérieure, d’une façon de ressentir le monde avec finesse, pudeur et délicatesse. C’est ce qui nous a inspirés.

Dans notre interprétation dansée, nous avons choisi de transformer cette émotion intérieure en une histoire lumineuse : celle de deux sœurs, deux princesses unies par la complicité et l’innocence. À travers leur danse, une enfant et une adolescente expriment ce lien pur et rare qui ne passe jamais, même lorsque la vie change : l’amour fraternel.
Là où la chanson parle d’un souvenir précieux, nous avons choisi de faire de ce souvenir un moment vivant, une page de jeunesse qui flotte comme un vent léger dans un palais ancien. Notre danse est un hommage à la grâce de l’amitié, à la tendresse silencieuse, et à la beauté simple de partager un instant ensemble.
C’est pourquoi nous avons renommé cette interprétation Vent de jeunesse : parce que la jeunesse passe, mais la pureté du cœur, elle, reste pour toujours.
Laissez-vous emporter par la pureté du coeur de ses deux princesses…
Regarder nos chorégraphies
Il existe plusieurs versions et nuances, et selon le nombre de danseurs, notre disposition sur scène varie. Nous vous invitons à venir voir nos spectacles pour découvrir ces petites nuances et changements.

